Séminaire Thomas Chartier

Date: 
Vendredi, 8 Juillet, 2022 - 11:00
Date fin: 
Vendredi, 8 Juillet, 2022 - 13:00
Lieu: 
Amphi Charve, Campus St Charles

Vendredi 8 juillet 11 heures

Construction sémantique à partir d’associations bidirectionnelles chez les humains et les babouins

Quand une séquence A-B de stimuli a été apprise, présenter de nouveau A évoque B, mais la présentation de B évoque-t-elle également A ? Cette capacité cognitive fondamentale à former spontanément des associations rétrogrades est souvent présentée comme une rupture entre humains et animaux non-humains, parce qu’elle est difficile à démontrer chez des non-humains comme les singes ou les oiseaux, et parce que de telles associations bidirectionnelles ressemblent aux associations mot-référent présentes dans le langage. De nouvelles données comparatives nous amènent à contester cette idée d’un fossé cognitif. Nous trouvons que les associations rétrogrades spontanées sont présentes chez le babouin, et que leur expression comportementale est variable et hautement dépendante de la tâche chez l’humain. De plus, notre revue de la littérature humaine sur le sujet révèle un fort biais de confirmation, les associations rétrogrades étant insuffisamment démontrées chez les humains. Nous allons plus loin, en proposant que des non-humains comme les babouins auraient le même potentiel que les humains pour construire un savoir sémantique par des principes associatifs hebbiens (cf. Pulvermüller et al., Biol. Cyb. 2014), si cet encodage associatif fondamental est en effet le même. En conclusion, je discuterai les limitations d’une telle sémantique chez les non-humains : neuro-anatomie, boucle phonologique, etc. 

Building semantics from bidirectional associations in humans and baboons.

After an A-B sequence of stimuli has been learned, presenting A again evokes B, but does presentation of B also evoke A? This basic cognitive ability of spontaneously forming backward associations is commonly thought to distinguish humans from non-human animals, because it is hard to demonstrate in non-humans such as monkeys or birds, and because such bidirectional associations resemble word-referent associations present in language. New comparative data allow us to challenge this idea of a cognitive gap. We find that spontaneous backward associations are present in baboons, and that their behavioral expression is variable and strongly task-dependent in humans. Moreover, our review of the human literature on that topic reveals a strong confirmation bias, with overall poor demonstrations of backward associations in humans. Going further, we propose that non-human primates such as baboons have the same potential as humans for building semantic knowledge from hebbian associative principles (cf. Pulvermüller et al., Biol. Cyb. 2014), if the basic associative encoding is indeed shared. In conclusion I will thus discuss the limitations of such semantics in non-humans: neuroanatomy, phonological.