Les études scientifiques interventionnelles de remédiation de la dyslexie développementale sont généralement fondées sur des hypothèses causales d'une altération plus ou moins exclusive des traitements phonologique, visuo-attentionnel ou de l'intégration intermodalitaire. Or, des études récentes montrent que la cause de la dyslexie développementale est multifactorielle et que la majorité des lecteurs dyslexiques (LD) présentent plusieurs déficits cognitifs sous-jacents. L'originalité de cette étude longitudinale multicentrique, randomisée et croisée, est de proposer un protocole de remédiation multimodale (DDMR) composé de trois interventions (phonologique, visuo-attentionnelle et intermodalitaire) dans un contexte clinique de soin. Ainsi, les entraînements sont adaptés au profil cognitif et au profil de lecture de chaque LD selon une prescription individuelle de soins fondée sur l'expertise clinique de l'orthophoniste. Cette étude menée auprès de 120 LD (âgés de 8 à 13 ans) se déroule en trois phases : une première phase « contrôle pré-intervention » pendant deux mois, une deuxième phase « intervention avec entraînement intensif » pendant six mois et une troisième phase « contrôle post-intervention » pendant deux mois. La deuxième phase est constituée des trois interventions possibles avec un contrebalancement de l'ordre des deux premières interventions (phonologique et visuo-attentionnelle) entre les deux groupes de participants (n=60 pour chaque groupe). La présentation d'un cas unique illustre le protocole de soin et montre une normalisation de l'âge de lecture qui se maintient après l'arrêt de l'intervention. Les résultats préliminaires de cette étude de groupe sont encourageants dans la perspective de valider une alternative thérapeutique curative fondée sur les preuves dans le traitement des dyslexies développementales. Mots-clés : Dyslexie, intervention multimodale, essai clinique randomisé, expertise clinique, cas unique.