Les déficits cognitifs causés par l’épilepsie ont des conséquences personnelles, sociales et occupationnelles durables. Dans le cadre de l’Epilepsie du Lobe Temporal Pharmaco-Résistante (ELTPR), la prise en charge médicale consiste à neutraliser la zone épileptogène par une neurochirurgie. Lorsqu’elle a lieu dans l’hémisphère dominant pour le langage, cette intervention est à risque de majorer les troubles de la mémoire verbale et plus de 60% des patients souffrent d'un déclin langagier. Les troubles d’accès lexical (anomie) sont les plus fréquents. Depuis quelques années, l'idée d'une préhabilitation, c'est-à-dire une réhabilitation avant même la chirurgie, est encouragée. Elle pourrait fournir aux patients une "réserve de compétences" dans laquelle ils pourraient puiser après la chirurgie. Nous avons développé une réhabilitation inspirée des travaux de recherche en aphasiologie. Quatre patients ELTPR ont suivi la réhabilitation en post-opératoire et ont présenté des progrès très encourageants. Quinze patients ont ensuite suivi la procédure en période préopératoire. Malgré le déclin langagier, une partie des bénéfices de cette préhabilitation orthophonique a été conservée en post- opératoire. Des effets sur la plasticité cérébrale ont été retrouvés. Pour répondre à la question d'un réel effet protecteur de la préhabilitation, nous proposons une étude randomisée contrôlée multicentrique à grande échelle.